… " L'enfant à haut potentiel a déjà anticipé le monde scolaire ; il s'attend à vivre une multitude d'expériences à la hauteur de sa curiosité intellectuelle. Il se montre avide de connaissances nouvelles, retient facilement les informations mais a des difficultés à supporter la lenteur des autres, la routine des exercices répétitifs et préfère engager sa réflexion dans des concepts particulièrement complexes :
Quand les autres élèves travaillent sur la notion de multiplication, lui va se demander plutôt comment l'esprit humain accède à l'opération mentale.
Quand les autres étudient un texte de français, lui va vouloir comprendra la psychologie même de l'auteur. Et ce glissement d'une réponse pédagogique ordinaire souhaitée à la recherche de la conceptualisation se révèle à tous les niveaux scolaires ; ne diffère que le choix du vocabulaire selon leur âge. L'enseignant n'a pas toujours les codes pour comprendre un profil d'enfant et les évaluations scolaires vont témoigner de jugements sévères.
Sa curiosité insatiable, lorsqu'il est intéressé lui fait poser des questions « embarrassantes », l'isole du groupe d'apprenants ; cependant, son goût prononcé et son aisance pour les résolutions de situations complexes ne le rendent pas pour autant performant car il a une véritable aversion du banal et de «l'ordinaire» pédagogique ; il doit aussi faire face à une tendance à se contenter d'avoir compris en général plutôt que de prouver ce qu'il sait en détail."
… " L'intensité de son envie de savoir va de pair avec l'intensité de son ennui à apprendre
Si le bon élève cherche à comprendre et à clarifier sa pensée par un cheminement méthodique ; l'enfant intellectuellement précoce va au contraire adorer plonger dans la pensée complexe, arborescente, et va vouloir appréhender le savoir de manière globale, immédiate et complète.
En cours, ces élèves vont se passionner pour un sujet en englobant tous les thèmes qui lui seront liés comme l'économie, la géographie, les sciences... De quoi donner le vertige aux adultes non initiés. La réalité scolaire est moins souriante, les éducateurs, ou rééducateurs, - dans leur sens le plus large - ignorant la précocité intellectuelle attendent de lui un niveau d'efficience correspondant à sa norme d'âge de développement et l'induisent à se conformer à une évolution bien inférieure à ses potentialités : c'est ce que JC Terrassier à nommé «l'effet Pygmalion négatif."