Adapter la pédagogie
Statistiquement, il y aurait au moins 1 à 2 enfants intellectuellement précoces par classe, mais très peu d'entre eux sont identifiés, surtout lorsqu'ils sont en échec scolaire.
1 sur 3
On lit fréquemment qu'1 enfant intellectuellement précoce sur 3 est en échec scolaire dans le secondaire.
Pourtant aucune étude épidémiologique de grande envergure n'a, à ce jour, validé ce chiffre. Ce qui est certain, c'est qu'une identification plus précoce pourrait réduire ce gâchis de potentiels.
50 %
C'est le pourcentage des enfants précoces considérés comme de mauvais élèves à l'issue de la troisième.
Ce chiffre concernerait plus particulièrement les garçons. Là encore, aucune étude épidémiologique de grande envergure n'a été menée en ce sens.
À la lumière de tous ces quelques chiffres, on comprend bien pourquoi il est nécessaire d'identifier la précocité intellectuelle d'un enfant.
L'EIP, s'il est détecté, peut ainsi être accompagné non seulement à la maison mais aussi à l'école. L'objectif de l'accompagnement spécifique de l'élève à besoin particulier est de l'ouvrir à une scolarité épanouie, de lui éviter un possible échec scolaire.
EIP, UN ÉLÈVE RECONNU À "BESOINS ÉDUCATIFS PARTICULIERS"
L'enfant intellectuellement précoce est un "élève à besoins éducatifs particuliers"reconnu par l'Education Nationale."Tout élève, surtout si on veut l'engager dans une voie de réussite, doit être traité comme une personne complexe et non comme un élève à qui on donne une étiquette. Il a besoin qu'on le reconnaisse pour ce qu'il est, pour lui même, comme personnalité complexe et qu'on l'aide à assumer ce qu'il a envie de faire" J-P. DELAUBIER
Nouveauté 2015
B.O. N°5 du 29 janvier 2015
Le plan d'accompagnement personnalisé, dispositif particulièrement adapté aux EIP.
" La notion d’égalité des chances a sans doute freiné l’intérêt de l’Éducation nationale pour les enfants intellectuellement précoces. Mais désormais, des dispositions peuvent être prises pour ces « EIP », au nom de la prévention de l’échec scolaire."
"La lettre d'informationdes enseignants - Nov.2014"
Pour télécharger Le dossier MAIF
Des élèves qui interrogent
... Ils peuvent avoir un décalage entre leurs réussites orales et écrites…
... Ils peuvent avoir des troubles du comportement face aux apprentissages…
... Ils peuvent avoir des difficultés dans leurs relations…
Seraient-ils intellectuellement précoces ?
Certains sont adaptés à l’école mais d’autres peuvent poser soucis :
Voici quelques repères, non systématiques et non exhaustifs, mais qui peuvent vous éclairer….
Si plusieurs caractéristiques ressortent de votre observation, la précocité est envisageable ! Il est nécessaire alors de croiser les regards avec la famille et l’équipe éducative (conseil des maîtres, psychologue, RASED, médecin,…)
Dans les matières où l'EIP rencontre des difficultés scolaires, l’enrichissement, l’approfondissement mais aussi , l’accélération du parcours scolaire ne sont pas forcément adaptés. Il peut être mis en place un programme personnalisé de réussite éducative (P.P.R.E.). Une concertation avec la famille est alors proposée. Dans le second degré, une personnalisation du parcours peut etre mise en oeuvre pour l'élève.
Ps : En particulier être attentif aux éléments en gras de la grille !
Un élève intellectuellement précoce n’est pas systématiquement le meilleur élève de la classe!
À LIRE
Olivier REVOL "L'enfant précoce: mode ou réalité?" paru dans Realités pédiatriques - mai 2011
Pourquoi savoir ?
Le dépistage en question
La question du dépistage a fait débat en France mais actuellement, la majorité des spécialistes s’accordent à penser qu'il faut permettre à l'enfant d'utiliser et de maîtriser son potentiel, notamment afin d'éviter deux risques majeurs identifiés lors de la non détection de la précocité intellectuelle : la dépression et l'échec scolaire.
La plupart d’entre eux jugent le dépistage primordial pour pouvoir, au plus tôt, faire prendre conscience à l’enfant de sa valeur personnelle et de la richesse de son mode de fonctionnement.
Comprendre grace au bilan global leurs points faibles et leurs points forts s'avère effectivement pour eux une arme indispensable à l’épanouissement de leur personnalité.
Est-il nécessaire de diagnostiquer un enfant précoce au plus tôt ?
Selon Jean-Charles TERRASSIER psychologue fondateur de l'ANPEIP, « la prévention vaut mieux que la remédiation.»
« Mieux vaut être conscient tôt qu’un enfant est précoce plutôt qu’attendre que des difficultés s’expriment. Hélas, l’esprit du rapport Delaubier, dont nul ne niera la qualité, est davantage centré sur la remédiation que sur la prévention. Trop souvent encore, les enfants précoces attendront que leurs difficultés soient suffisamment visibles pour être identifiés précoces. Beaucoup ne seront jamais identifiés car leurs résultats médiocres les fondront dans l’anonymat.»
Extrait de la Conférence de Rennes psychiatres 2005 Les Dyssynchronies
« Le haut potentiel peut entraîner des souffrances, des troubles associés, un échec scolaire, une inhibition intellectuelle… Heureusement, ce n’est pas toujours le cas et certains s’adaptent très bien. Mais… pour les autres, il est primordial de dépister ce haut potentiel le plus tôt possible, de l’expliquer à l’enfant et à son entourage pour que cette différence soit comprise et acceptée.»
« Il apparaît important d'insister sur la nécessité de pouvoir et savoir repérer le plus tôt possible un enfant surdoué, notamment devant certains signes d'appel retrouvés et permettant d'évoquer une précocité intellectuelle (capacités cognitives de l'enfant supérieures à celles, en moyenne, des enfants du même âge, comme par exemple un apprentissage spontané de la lecture dès l'âge de 4 ans). Il est en effet essentiel, afin de proposer des prises en charge thérapeutiques adaptées, de ne pas passer à côté du surdon chez un enfant consultant pour des difficultés scolaires, des troubles du comportement (comme nous l'avons vu ici avec le TDAH) ou des affects dépressifs. L'évaluation, entre autres, du niveau d'efficience intellectuelle peut s'avérer être une étape importante. Le sujet n'est pas certes réduit à un quotient intellectuel (QI), mais la prise en considération de ce même QI, lorsqu'il est élévé et que l'enfant est en échec scolaire, peut exercer un effet révélateur, contribuer à restaurer le narcissisme de l'enfant, permettre de porter sur lui un regard différent, et relancer toute une dynamique tant au niveau de l'enfant que de son environnement parental ou scolaire.»
Pour lire le texte intégral...
L'avis de Claudia JANKECH
« Il est indispensable de détecter tant la précocité intellectuelle que les éventuels troubles associés pour mieux l'accompagner dans sa croissance et l'aider à devenir ce qu'il est, un individu dont les compétences et la sensibilté seront une source de richesse pour lui et son entourage.»
Des réponses pour les parents